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Dysfonctions sexuelles

DYSFONCTIONS SEXUELLES

Beaucoup de personnes se plaignent d’éprouver des difficultés dans leur vie sexuelle : manque d’envie, troubles de l’érection, de l’éjaculation, douleurs, absence de plaisir…Etc. Pour autant, tout le monde ne va pas en souffrir de la même manière. Lorsque la difficulté entraîne une souffrance sur le plan personnel et/ ou relationnel, on parle de dysfonction sexuelle.

Pendant longtemps les dysfonctions sexuelles ont été classées parmi les troubles psychiatriques et du comportement. Aujourd’hui, l’OMS au travers de sa nouvelle Classification Internationale des Maladies (CIM 11) sort enfin les dysfonctions sexuelles de la psychiatrie en créant une catégorie spécifique : « Affections liées à la santé sexuelle » non genrée et non liée à l’orientation sexuelle.

On distingue :

  • Les troubles du désir sexuel (trouble du désir hypoactif)
  • Les troubles de l’excitation sexuelle ( dysfonction érectile , trouble de l’excitation sexuelle de la femme)
  • Les troubles de l’orgasme
  • Les troubles de l’éjaculation
  • Les troubles sexuels avec douleurs

Parmi les plaintes de nos patientes et de nos patients, les plus fréquentes sont :

  • La dysfonction érectile
  • L’éjaculation prématurée
  • Les troubles douloureux à la pénétration chez la femme
  • Les troubles du désir sexuel

Quelques définitions (CIM11)

  • Le trouble de l’érection masculin se caractérise par une incapacité ou une nette limitation de la capacité des hommes à obtenir ou à maintenir une érection pénienne d’une durée ou d’une rigidité suffisante pour permettre une activité sexuelle. La difficulté érectile survient malgré le désir d’activité sexuelle et une stimulation sexuelle adéquate, elle est apparue de façon épisodique ou persistante sur une période d’au moins plusieurs mois et elle est associée à une souffrance cliniquement significative.
  • L’éjaculation précoce masculine se caractérise par une éjaculation qui survient avant ou très vite après le début de la pénétration vaginale ou d’une autre stimulation sexuelle, le contrôle de l’éjaculation étant perçu comme nul ou faible. L’éjaculation précoce survient de façon épisodique ou persistante sur une période d’au moins plusieurs mois, et elle est associée à une souffrance cliniquement significative.
  • Le trouble de la pénétration sexuelle douloureuse se caractérise par au moins l’un des éléments suivants: 1) difficultés marquées et persistantes ou récurrentes lors de la pénétration, notamment en raison d’un resserrement ou d’une contraction involontaire des muscles du plancher pelvien lors de la tentative de pénétration ; 2) douleurs vulvovaginales ou pelviennes marquées et persistantes ou récurrentes lors de la pénétration; 3) crainte ou anxiété marquée et persistante ou récurrente concernant les douleurs vulvovaginales ou pelviennes prévisibles, pendant ou à la suite de la pénétration. Les symptômes sont récurrents lors de rapports sexuels comportant ou pouvant comporter une pénétration, en dépit d’un désir et d’une stimulation sexuels adéquats, ils ne sont pas entièrement imputables à une affection médicale qui affecte la zone pelvienne et entraîne des douleurs génitales et/ou à la pénétration ou à un trouble mental, ils ne sont pas entièrement imputables à une lubrification vaginale insuffisante ou à des modifications post-ménopausiques/liées à l’âge, et sont associés à une souffrance cliniquement significative.

  • Le trouble du désir sexuel hypoactif se caractérise par l’absence ou la forte diminution du désir ou de la motivation à pratiquer une activité sexuelle, qui se manifeste par l’un des éléments suivants : 1) désir spontané faible ou inexistant (pensées ou fantasmes sexuels); 2) désir faible ou inexistant en réponse aux signaux et aux stimulations érotiques; ou 3) incapacité à maintenir le désir ou l’intérêt pour l’activité sexuelle une fois celle-ci commencée. La diminution ou l’absence de désir spontané ou réactif ou l’incapacité à maintenir le désir ou l’intérêt pour l’activité sexuelle est apparue de manière épisodique ou persistante sur une période d’au moins plusieurs mois et est associée à une souffrance cliniquement significative.

 

 

Pourquoi c’est important de consulter ?

Tout d’abord parce que c’est une souffrance, personnelle, de l’autre et du couple. Les dysfonctions sexuelles impactent la qualité de vie en général, la confiance en soi, le sentiment de se sentir homme ou femme et ceci a un retentissement sur toutes les composantes de la vie personnelle, relationnelle et sociale.

On sait bien aujourd’hui, grâce aux progrès de la Médecine Sexuelle, que certaines dysfonctions sexuelles peuvent être le signe avant-coureur d’une pathologie générale. Ceci a été démontré au sujet de la dysfonction érectile dont on sait que chez les personnes à risque cardio vasculaire, elle va précéder un infarctus de quelques années. Parler de cette dysfonction permet régulièrement de sauver des vies.

 

Par ailleurs, les dysfonctions sexuelles sont plus fréquentes chez les patients dépressifs (troubles du désir, dysfonction érectile) et inversement la dépression est plus fréquente chez les patients présentant des difficultés sexuelles. La guérison du syndrome dépressif améliore la dysfonction sexuelle, tout comme l’amélioration de la fonction sexuelle améliore l’humeur. Les difficultés sexuelles peuvent aussi engendrer des problèmes d’addiction notamment à l’alcool et des comportements violents dans le couple. Les problèmes d’abus sexuels durant l’enfance, de troubles de l’identité sexuelle peuvent entrainer des comportements suicidaires à l’âge adulte.

D’une manière générale, la sexualité est impactée par beaucoup de maladies chroniques, citons par exemple les pathologies neurologiques comme la sclérose en plaque, les pathologies intestinales chroniques inflammatoires, les pathologies dermatologiques tel le psoriasis, la broncho pneumopathie obstructive, l’hypertrophie bénigne de la prostate, tous les cancers…

Enfin, les traitements médicamenteux étant aujourd’hui très souvent mis en accusation, une personne souffrant de troubles sexuels aura tendance à accuser son traitement et à l’arrêter ce qui peut avoir des conséquences dramatiques notamment en ce qui concerne les traitements de maladies cardio-vasculaires ou encore du diabète.

Il faut consulter aussi car :

Toute prise en charge sexologique n’est pas forcément longue ni compliquée. Parfois de simples changements de l’hygiène de vie ou des petits moyens peuvent permettre d’améliorer les situations. Des médicaments peuvent également aider à résoudre facilement des situations simples.

En prenant en charge les difficultés sexuelles des patients tant sur le plan organique que sur le plan psychologique et relationnel le sexologue améliore l’état de santé, l’humeur et la qualité de la survie de bien des patients en particulier souffrant de maladies chroniques. Il contribue ainsi pleinement aux économies de santé en évitant les surcoûts que pourraient entrainer les complications et aggravations des pathologies sous-jacentes.